Le virus de la variole a été retrouvé en Sibérie dans un corps gelé datant du 18e siècle. Cette découverte à laquelle le laboratoire d’Anthropologie moléculaire de l’Institut de médecine légale de Strasbourg (Faculté de médecine) a participé, contribue à mieux comprendre les origines et les modes de propagation de ce virus, encore mal connus. De plus, l’analyse des séquences d’ADN de ce virus ouvre de nombreuses perspectives pour l’analyse de l’évolution des microorganismes.
La variole, maladie liée au virus du même nom, a été l’une des grandes tueuses de l’histoire de l’humanité avec, rien que pour les deux derniers siècles, plusieurs centaines de millions de morts. Malgré de nombreux travaux, les origines et les modes de propagation de la variole sont peu connus. Elle aurait pu apparaître il y a plus de 4000 ans en Egypte, au Moyen Orient ou dans la vallée de l’Indus. Elle semble avoir sévi aux débuts de notre ère en Chine et en Europe mais les souches les plus anciennes dont disposaient les chercheurs jusqu’à présent, étaient celles isolées aux débuts des années 1950 sur des patients vivants.
En raison des centaines de millions de morts dont le virus est responsable, les scientifiques espéraient depuis de nombreuses années retrouver des fragments d’ADN de souches plus anciennes dans des corps décédés au cours d’épidémies à l’époque historique.
Une collaboration internationale de longue haleine
C’est désormais chose faite grâce à une découverte réalisée en 2004 dans le nord sibérien. Cette année-là, des anthropologues ont mis au jour une sépulture datée des débuts du 18e siècle qui comportait cinq sujets inhumés simultanément. L’autopsie pratiquée a suggéré aux scientifiques que les individus avaient pu succomber à la variole. Depuis, une collaboration internationale et pluridisciplinaire de longue haleine a permis d’isoler des petits fragments de l’ADN viral et une partie de l’information génétique de ce virus vieux de plusieurs centaines d’années. Une première mondiale ! La souche ainsi découverte n’était pas connue des chercheurs à ce jour et permet de reconsidérer l’histoire de l’évolution de cette maladie.
Désormais, les chercheurs espèrent pouvoir étudier d’autres fragments d’ADN, voire même arriver à assembler informatiquement toutes les séquences de l’ADN du virus. Les données obtenues permettront aussi d’évaluer les vitesses d’évolution des virus, élément d’importance lors de la mise au point de vaccins contre les agents viraux.
Anne-Isabelle Bischoff
L’Association française des sociétés de services et d’innovation en sciences de la vie (AFSSI) et Conectus Alsace ont signé un accord de partenariat stratégique qui vient de prendre effet le 12 décembre à l’occasion du premier Congrès des entrepreneurs technologiques à Dijon. Cet accord propose un modèle performant pour l’organisation des relations entre sociétés de services et d’innovation et laboratoires académiques, afin d’accélérer le transfert technologique en sciences du vivant.
Cet accord poursuit un double objectif : faciliter l’accès, pour Conectus Alsace, au réseau AFSSI d’entreprises spécialisées pouvant intervenir dans le cadre de ses projets d’investissement en maturation, et accélérer le transfert des technologies issues des laboratoires publics alsaciens vers les PME de croissance françaises dans le secteur des sciences de la vie.
Découvrez ou redécouvrez Gero Decher, professeur à l'Université de Strasbourg et chercheur à l'Institut Charles-Sadron du CNRS, à travers son portait intitulé "Gero Decher, inventeur du millefeuille moléculaire".
Cet article de Laure Cailloce est paru dans CNRS Le journal n° 269 de novembre-décembre 2012 (photo par Christophe Urbain).
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